Préserver le bois afin d’en assurer sa stabilité et durabilité, sa résistance aux agressions climatiques peut s’effectuer à l’aide de procédés préventifs. Différents procédés existent pour protéger les bois d’extérieur. Néanmoins la plupart d’entre eux utilisent des produits de synthèse toxiques pour l’environnement et la santé humaine. De plus, les bois traités par voie chimique posent des soucis de pollution concernant leur recyclage en fin de vie. La thermostabilisation et le thermohuilage font partie des procédés de traitement du bois naturels. En quoi consistent-ils et quelle est la meilleure solution pour obtenir un bois qui conserve toutes ses propriétés mécaniques ?
Le thermohuilage ou oléothermie est inspiré d’une méthode traditionnelle qui associa bois et huiles végétales. Il consiste à imprégner en profondeur le bois d’un mélange d’huiles végétales et d’adjuvants naturels chauffé à basse température (inférieure à 150 degrés) pour rendre le bois hydrophobe. L’eau en effet est l’un des plus gros dangers pour le bois puisqu’elle favorise le développement des champignons et attire les insectes. Ce traitement permet de garantir des bois avec un taux d’humidité maîtrisé. Cette technique apparue en 1998 concerne essentiellement le bardage. Mais quelle différence y-a-t-il entre oléothermie et thermo-stabilisation ?
L’oléothermie, un procédé en cours d’évolution
Ce procédé se décline en trois phases : une phase de chauffe qui vaporise l’eau du bois pour ôter les contraintes internes du bois, une phase de refroidissement pour condenser la vapeur d’eau et faire pénétrer l’huile et enfin une phase de séchage à l’air plus ou moins longue pour finaliser l’imprégnation. Néanmoins, les bois traités par thermohuilage présentent l’inconvénient de se salir. Les polluants de l’air ont tendance à s’accrocher au surplus d’huile et à créer une fine pellicule noire. De plus, le thermohuilage ne permet aucune application de finition sur le bardage. Par ailleurs l’oléothermie demeure une technique pour laquelle de nombreuses évolutions sont nécessaires. Formulation des huiles, comportement au feu, durabilité, stabilité du traitement…
Les atouts de la thermostabilisation
Autre traitement récent qui garantit une transformation 100 % naturelle du bois, la thermo-stabilisation. Ce processus respectueux de l’environnement, sans adjuvant chimique consiste à chauffer la matière à très haute température (jusqu’à plus de 200 degrés) tout en alternant des périodes successives de montée en température, stabilisation et réhumidification. A la différence du thermohuilage, la thermostabilisation s’applique à des domaines de construction plus larges : bardages, terrasses, lambris intérieurs…
Une amélioration de la résistance naturelle du bois
La thermo-stabilisation pour le bardage et les lames de terrasse modifie naturellement la composition des cellules du bois, améliorant nettement sa résistance aux agents de dégradation biologique et insectes ; ce qui lui confère une aptitude d’utilisation en classe de risque 3.
Cette technique présente de multiples avantages : une stabilité dimensionnelle exceptionnelle, une coloration brunâtre homogène dans la masse, une résistance aux attaques biologiques améliorée, une plus grande durabilité, une absence de résine et une hydrophile fortement diminuée, avec une excellente résistance à l’eau.
L’application de finition sur bois thermostabilisés est possible et la protection par saturateur est maitrisée. Le traitement à haute température vise également l’esthétique pour des produits d’aménagement intérieurs.