Devenu un matériau incontournable de la construction, le bardage bois se pose sur tout type de façade et typologie de bâtiment. Quelles sont les règles et normes en vigueur ? Comment améliorer ses performances de réaction au feu ? Quelles sont les solutions disponibles sur le marché ? Eléments de réponse.
Rappel des règles pour une construction en bois face au risque d’incendie
Afin d’évaluer de façon pertinente la réaction d’un produit au feu, comme le bois, un système de classement européen, les Euroclasses, a été mis en place. Comment appréhender cette classification pour les bois de construction ?
Une classification européenne pour l’évaluation de la réaction du bois au feu
Il faut distinguer le degré de réaction au feu de celui de résistance au feu :
- La réaction au feu représente la capacité d’un produit à alimenter durablement un feu extérieur en se consumant.
- La résistance au feu constitue le laps de temps défini pendant lequel un produit conserve ses propriétés initiales.
Avant l’arrêté du 21 novembre 2002, chaque pays de l’Union européenne possédait sa propre classification dans l’évaluation de la réaction des bardages en bois au feu. Depuis, la réglementation des produits de construction se base sur une harmonisation des systèmes de notation afin de faciliter les échanges de produits entre les pays. On nomme cette réglementation, les Euroclasses. Les Euroclasses définissent précisément le rôle et le niveau de propagation du feu pour le bois de construction, par exemple.
Quels sont les critères de la classification européenne ?
En cas d’incendie majeur, les constructions à base de panneaux en bois de construction doivent être en mesure de limiter la propagation du feu aux constructions voisines. Auparavant, pour les aménagements extérieurs en bardage en bois, le classement M était utilisé en France.
Pour déterminer la classification d’un matériau de construction comme le bois, des tests sont effectués, conformes avec la norme EN-135001-1, par des laboratoires comme le SBI (Single Burning Item). Ils permettent de mesurer les performances de réaction au feu face à une source de chaleur très élevée.
Une classification, de A à F, définit le degré d’inflammabilité et la contribution d’un matériau comme le bois à la propagation du feu lors d’un incendie majeur.
- A1 : pas de contribution au feu.
- A2 : contribution extrêmement limitée au feu.
- B : contribution très limitée au feu.
- C : contribution limitée au feu.
- D : contribution acceptable au feu.
- E : réaction acceptable au feu.
- F : déclassement par l’essai à la petite flamme.
Deux autres critères entrent en compte pour le classement au feu en m² :
- Le niveau de production de fumée en cas d’incendie : de s1 à s3.
- La quantité de débris enflammés projetés : de d0 à d2.
Pour plus de détails, consultez notre article dédié sur la réaction au feu d’un bardage bois.
Quelles solutions pour un bois de bardage résistant au feu ?
La méthode du Shou Sugi Ban ou “Bois brûlé
Technique ancestrale japonaise, le shou sugi ban, technique de protection naturelle du bois, consiste à brûler en profondeur la surface d’une planche de bois pour obtenir un couche de carbone superficielle. Très utilisée pour le bardage des maisons, cette méthode ancestrale revient en force aujourd’hui et est très prisée des architectes qui l’utilisent aussi bien en intérieur comme en extérieur.
L’objectif premier du bois brûlé était de protéger les maisons contre les incendies. Construite en bois, le risque de propagation d’une maison à une autre était trop important. La technique de brûler les planches de bois servant à recouvrir la façade des maisons, jouaient ainsi un rôle protecteur en cas d’incendie et de retardateur de la propagation du feu.
Des bardages bois naturellement résistants
Suivant son épaisseur (profil retenu), un bardage bois se trouve naturellement entre les classes D-s2, d0 et D-s2, d2.
Chez Sivalbp, nous offrons plusieurs références de bardage bois en Mélèze Euroclasse C suivant les caractéristiques suivantes :
- Essence : Mélèze
- Qualité : choix A.
- Support massif, séché à 18% (+/-2%)
- Etat de surface : raboté ou brossé
- Epaisseur : > à 20 mm, largeur utile : ≥ 125 mm, longueur : toute longueur
Conditions de mise en œuvre
Avec lame d’air d’ouverture maximale 20 à 40 mm d’épaisseur.
Montage mécanique (clous, vis…) sur ossature classée au moins D (par exemple ossature bois). Contre un substrat classé au moins D avec ou sans pare pluie, classé au moins E. Type de pose vertical ou horizontal – Pose selon DTU 41.2
Les bardages bois ignifugés
Pour améliorer la réaction au feu d’un bardage bois, vous pouvez optez pour un bardage bois ignifugé.
Il existe deux techniques par traitement chimique pour ignifuger un bardage bois :
- Le traitement d’ignifugation en surface
Sous forme de vernis ou peinture, les produits ignifuges résistent à l’inflammabilité de deux façons : soit par la formation d’une barrière pour retarder la propagation au feu (produits étanches) soit, en brûlant la surface pour former une couche protectrice (produits intumescents).
- Le traitement d’ignifugation par pénétration
Deux techniques existent pour le traitement d’ignifugation d’un bardage bois par pénétration : par trempage pour que le produit pénètre sur quelques centimètres dans le bois ; par injection ou imprégnation par autoclave sous vide et pression.
Ces différentes techniques d’ignifugations ,nécessitent de recourir à des produits chimiques pour traiter le bois et le rendre résistant au feu.